Tout savoir sur les maladies infantiles

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Virus, bactéries ou germes… bébés et enfants attrapent beaucoup de microbes durant leurs premières années de vie, l’immunité étant un passage obligé. Généralement bégnines, la plupart de ces maladies infantiles contagieuses se résorbent spontanément. Conseils pour les prévenir et franchir ce cap sans paniquer !

Virus ou bactéries : les maladies infantiles les plus fréquentes

Ces maladies éruptives et très contagieuses que l’on croyait, pour certaines, disparues, grâce à la vaccination, reviennent pourtant chaque année. Comment les reconnaître et les soigner ? Décryptage.

Varicelle
Elle touche chaque année 600 000 à 700 000 enfants en bas âge. Facilement repérable grâce à ses petits boutons rouge ou vésicules qui démangent, la varicelle est une maladie virale pouvant également provoquer des poussées de fièvre les premiers jours. Pour éviter cicatrices et surinfection des lésions, le médecin prescrit un sirop antihistaminique et des soins locaux désinfectants et apaisants. Attention à ne jamais administrer d’anti-inflammatoire à votre tout petit et à ne pas lui faire prendre de bain ni à l’exposer au soleil.

Roséole
Cette infection virale, fréquente avant 2 ans, mais bénigne, débute souvent par une forte fièvre inexpliquée accompagnée de ganglions au cou et d’un léger mal de gorge. Lorsque la fièvre tombe, le 4e jour, apparaissent alors des petites tâches roses en relief, visibles sur le torse et le visage. L’éruption ne dure que vingt-quatre à quarante-huit heures et c’est généralement à ce moment que le diagnostic peut être posé. Il n’existe aucun vaccin préventif ni traitement spécifique, mais du paracétamol peut être donné pour faire baisser la fièvre.

Rougeole
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoyait son éradication en 2010. Pourtant, la rougeole est en recrudescence. Cette infection virale très contagieuse se transmet en hiver et au printemps. Elle cause poussées de fièvre et éruptions cutanées sous forme de boutons ou de plaques rouges débutant sur le visage. Les complications de la rougeole sont nombreuses : otites, laryngites, pneumopathies, détresse respiratoire et méningo-encéphalites. Seul le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) protège efficacement contre la rougeole.

Rubéole
Maladie virale contagieuse, la rubéole survient généralement entre 5 et 9 ans. Sans gravité chez l’enfant, et souvent inapparente, elle se caractérise par de la fièvre, des douleurs musculaires et articulaires avec parfois une éruption de tâches rouges. Si la maladie est contractée pendant la grossesse, elle risque d’entraîner des malformations fœtales, un avortement in utero ou la prématurité. D’où l’importance de vacciner les enfants entre 12 et 24 mois.

Oreillons
Cette maladie virale très contagieuse se manifeste par une inflammation des glandes salivaires. Bégnine chez l’enfant qui, dans un tiers des cas, ne présente aucun symptôme, l’infection est néanmoins plus grave chez l’adolescent et l’adulte en raison des risques de complications. Les oreillons provoquent une fièvre modérée et des douleurs aux oreilles, voire une inflammation testiculaire après la puberté. Le seul traitement repose sur la prise d’antalgiques et de médicaments pour faire baisser la fièvre.

Scarlatine
C’est une bactérie très répandue, le streptocoque, qui est à l’origine de cette maladie contagieuse touchant principalement l’enfant de 5 à 10 ans. Forte fièvre, vomissements et mal de gorge sont les premiers symptômes, avant l’apparition de petites taches rouge écarlate. Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques pendant dix jours.

Quels signes doivent vous amener à consulter ?

Rhume, otite ou gastro… tous les virus saisonniers ne méritent pas de se ruer chez le pédiatre. Apprenez à reconnaître les symptômes qui nécessitent une consultation.

Un rhume qui dégénère…
Nourrissons et jeunes enfants ont en moyenne 8 à 10 rhumes par an. Les symptômes sont identiques à ceux de l’adulte : écoulement nasal ou nez bouché, toux, légère fièvre, mal de gorge et manque d’appétit. Un rhume guérit spontanément en quelques jours. Il est néanmoins préférable de consulter si votre bébé a moins de 3 mois, si ses pleurs sont persistants, si sa respiration est rapide (et s’il respire mal), s’il a les lèvres bleutées, qu’il est somnolent ou si la toux le fait vomir.

En cas de gastro
Diarrhées, vomissements et douleurs abdominales, parfois associées à une fièvre modérée sont typiques du virus de la gastroentérite, qui guérit spontanément en trois à cinq jours. Il est néanmoins important de veiller à ce que votre tout petit ne se déshydrate pas. Consultez sans tarder si bébé vomit plus de 6 fois en vingt-quatre heures, s’il ne boit plus ou ne parvient plus à téter, si vous constatez du sang dans ses selles, si son ventre est dur et tendu, si ses lèvres sont gercées, son visage est pâle et ses orbites enfoncées.

Alerte bronchiolite !
Cette infection virale très contagieuse frappe chaque hiver les moins de 2 ans. Elle provoque une inflammation des bronchioles épaissies par du mucus. Bébé commence par avoir un rhume et de la fièvre, puis une toux sèche devenant grasse. Toute respiration qui s’accélère et devient sifflante est une urgence. Consultez également si votre nourrisson a moins de 3 mois, s’il s’interrompt fréquemment de téter ou se fatigue et s’il laisse un tiers de son biberon plusieurs fois de suite.

Et si c’était la grippe ?
Contrairement au rhume, la grippe frappe plus rapidement et provoque fièvre élevée, douleurs musculaires et, chez les petits, maux de ventre, diarrhées et vomissements. Un bébé ou enfant devrait être vu par un médecin s’il a des difficultés à respirer et/ou à manger et boire, s’il a des douleurs pulmonaires et tousse au point de vomir. Consultez sans tarder s’il est somnolant ou difficile à réveiller, s’il vous semble confus et s’il a des convulsions.

Fièvre : cinq bons réflexes à garder à l’esprit

Grippe ou angine font facilement grimper le thermomètre ! Impressionnante chez les petits, la fièvre est souvent temporaire et sans gravité. Conseils utiles pour la faire chuter sans céder à la panique.

Surveillance jour et nuit
La fièvre n’est ni une maladie, ni un symptôme, mais un mécanisme physiologique de défense de l’organisme contre une infection. Elle dure généralement moins de trois jours. Il est inutile de chercher à la combattre, surtout si elle est inférieure à 38,5°C et bien tolérée. Surveillez néanmoins son évolution en prenant la température de votre enfant. La méthode de référence ? Utiliser un thermomètre électronique par voie rectale.

Gare à la surchauffe !
Veillez à ne pas trop couvrir votre enfant pour ne pas augmenter sa température corporelle. Un bébé avec de la fièvre doit être laissé en body hors de sa gigoteuse. Enlevez couette et couverture du lit de votre enfant et maintenez-le dans une pièce où la température n’excède pas 19°C. Il est néanmoins inutile de lui donner un bain ou de l’envelopper dans un linge frais.

Hydratez votre enfant
Faites-le boire souvent en lui donnant de l’eau fraiche, un biberon de lait ou une boisson qu’il aime, pour éviter la déshydratation. Proposez-lui régulièrement à boire, même s’il ne le demande pas. En revanche, ne le forcez pas à manger s’il n’a pas d’appétit.

Le paracétamol à la rescousse
Au-delà de 38,5°C, ou si votre enfant supporte mal la fièvre, donnez-lui du paracétamol en sirop, suppositoire ou sachet buvable, selon son âge. Adaptez la dose en fonction de son poids. Vous pouvez renouveler la prise, sans dépasser six prises par vingt-quatre heures. Attention à n’utiliser qu’un seul type de médicament pour faire baisser la fièvre et en évitant l’aspirine qui peut entraîner des complications.

Consultez si :

  • Votre nourrisson a moins de 3 mois.
  • La fièvre est supérieure à 40° C.
  • Elle persiste depuis plus de quarante-huit heures chez un enfant entre 2 et 4 ans et plus de trois jours après 4 ans.
  • Elle s’accompagne de maux de tête et de vomissements ou de maux de ventre.
  • L’état général se dégrade (refus de s’hydrater, somnolence, gémissements, etc.).

Cinq gestes à adopter pour protéger vos enfantes des virus

Froid, humidité et collectivité les font proliférer… Mais cette année, les virus hivernaux n’auront pas votre peau… ni celle de vos enfants grâce à un plan d’attaque bien rodé

Des mains bien lavées

C’est prouvé, se laver les mains avec de l’eau et du savon limite la transmission de tous les virus. Direction la salle de bains avant chaque repas, après être allé aux toilettes, au retour de la crèche et de l’école et après s’être mouché ou avoir éternué ! Attention, un bon lavage dure trente secondes et nécessite de frotter paume, ongles, bouts des doigts et poignets.

Une hygiène irréprochable
En période d’épidémie, la vigilance est de mise ! Si l’un de vos enfants est malade, désinfectez poignées de porte, salles d’eau et jouets. Évitez de partager couverts et tétines. Au bureau, préférez l’accolade à la bise ou poignée de mains. Si vous êtes malade, portez un masque pour vous occuper de bébé. Avec votre tout petit, fuyez les transports en commun, centres commerciaux ou lieux publics très fréquentés.

Une chambre aérée et humidifiée
Aérez chaque pièce de la maison quotidiennement, y compris la chambre de bébé, et abstenez-vous de fumer. L’air intérieur, souvent trop sec en hiver, favorise la propagation des virus comme celui de la grippe. Veillez à ce que la température n’excède pas 19°C et utilisez un humidificateur dans la chambre de vos enfants ou mettez-y à sécher le linge.

Nettoyez régulièrement son nez
Pour éviter le rhume et ses complications, veillez à l’hygiène nasale de votre tout petit. Lavez-lui régulièrement le nez avec un spray nasal associant sérum physiologique et eau de mer. Fermez sa bouche avec une main en lui maintenant la tête sur le côté et en instillant quelques gouttes dans l’une des narines au moment où il respire, puis aspirez les glaires avec un mouche-bébé. Faites de même de l’autre côté.

Un sommeil de qualité
Les défenses immunitaires se renforcent principalement durant le sommeil. Pour parer aux virus de l’hiver, veillez à ce que votre enfant dorme suffisamment à la maison. Pas question de céder sur l’heure du coucher, y-compris pendant les vacances ! Et mieux vaut réinstaurer une courte sieste le week-end s’il en a besoin que de préférer lui faire faire la grâce matinée !