Sport-santé : à vos marques, prêts, bougez !

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D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la sédentarité, définie comme un manque d’activité physique, est désormais considérée comme le 4ème facteur de risque de décès dans le monde. En effet, elle apparaît comme la cause principale de 21 à 25 % des cancers du sein ou du côlon, 27 % des cas de diabète et environ 30 % des cas de cardiopathie ischémique.
Un énorme enjeu de santé publique. Or, la réalité est là : au niveau mondial, 1 adulte sur 4 manque d’exercice !

C’est dans ce contexte que le gouvernement a défini une Stratégie Nationale de Sport et Santé 2019-2024, qui a pour objectif de remettre les français « en mouvement » et de promouvoir l’activité physique et sportive comme un élément déterminant de santé et de bien-être, pour toutes et tous, tout au long de la vie.

Les bienfaits du sport, des juniors au seniors

La notion de sport-santé, de plus en plus évoquée dans les médias, désigne toutes les activités physiques ou sportives qui contribuent au bien-être et à la santé, tant au niveau physique que psychologique et social.

Par activités physique et sportives, on entend certes la pratique régulière d’un sport, mais également les activités de la vie quotidienne : marcher, promener son chien, monter les escaliers, faire ses courses, le ménage ou encore jardiner. Tout est bon pourvu que l’on soit actif. Dès le plus jeune âge, la pratique régulière d’une activité sportive contribue au bon développement, tant corporel que mental, et permet d’acquérir de bonnes habitudes. C’est également l’opportunité de se sociabiliser davantage au lieu de passer tout son temps devant un écran ! De même, chez les seniors, l’activité physique régulière, à condition qu’elle soit adaptée, contribue à retarder de 7 à 10 ans la perte d’autonomie. Il est recommandé de suivre également des programmes spécifiques de renforcement musculaire et d’amélioration de l’équilibre, qui diminuent le risque de chute de 22 %. (source inserm)

Le sport, une discipline anti-cancer

Outre son action préventive, l’activité physique et sportive est désormais reconnue par la has (haute autorité de santé) comme une « thérapeutique non médicamenteuse » à part entière. Elle contribue en effet, à améliorer l’état de santé des personnes vivant avec une maladie chronique et à en prévenir l’aggravation et/ou la récidive.
L’activité physique et sportive est associée à une diminution des risques de survenue des cancers du côlon, du sein et du poumon, avec une réduction du risque de 20 à 30 % selon le type de cancer.
La survenue d’un cancer ne doit pas être un frein à la pratique d’une activité physique raisonnable. Pendant et après un cancer, elle permet de diminuer de 40 à 60 % le risque de récidive ! Elle a également un impact positif sur les effets secondaires des traitements, comme la fatigue et les douleurs articulaires. (source : Ligue contre le Cancer)
De nombreux programmes de suivi sont désormais proposés par les centres de soins à leurs patients, comme le programme Activ’, qui fût mis en place par l’Institut Curie en vue d’accompagner les femmes victimes d’un cancer du sein.
À l’issue de ces programmes, le Réseau Ville-Hôpital peut prendre le relais auprès des patients désireux de poursuivre une activité physique.

Recommandation de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) :

  • de 5 à 17 ans : 60 minutes/jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue;
  • de 18 ans à 64 ans : 30 minutes, au moins 5 jours/semaine d’activité physique modérée ou au moins 25 minutes 3 fois/semaine d’activité physique soutenue ou une combinaison des deux;
  • à partir de 65 ans : poursuivre ce rythme si les capacités physiques le permettent, sinon être aussi actif que possible en fonction de ses contraintes physiques.

Sport : stop aux idées reçues !

1. Il faut faire un bilan médical avant de reprendre le sport
Vrai et faux. Ce n’est pas forcément nécessaire pour les personnes de moins de 40 ans sans antécédents cardiovasculaires ou autres pathologies graves. Cependant, un bilan médical, éventuellement complété par un test d’effort, est vivement conseillé à partir de 45 ans. Et pour tous, un certificat médical d’aptitude !

2. Marcher vite est aussi efficace que courir
Vrai. Dès que vous pratiquez une activité physique régulière, même à une allure modérée, vous puisez dans vos réserves de graisses. L’idéal ? Environ 8 kms par jour, soit 10 000 pas.

3. Il faut boire pendant une séance de sport
Vrai. Pendant l’effort, il est conseillé de boire un ou deux verres d’eau toutes les 20 minutes, ce qui permet d’hydrater efficacement le corps et de prévenir les courbatures. choisissez de préférence une eau riche en minéraux.

4. Transpirer permet de maigrir plus vite
Faux. si votre poids a diminué à l’issue de la séance de sport, c’est tout simplement parce que vous avez perdu de l’eau, que vous allez récupérer dès que vous allez vous hydrater. Le rôle de la transpiration est simplement de réguler votre température corporelle.

5. Il est normal d’être essoufflé(e) quand on fait du sport
Vrai et faux. Il est normal de se sentir essoufflé(e) quand les battements du coeur s’accélèrent. Cependant un essoufflement inhabituel, des palpitations ou une douleur dans la poitrine doivent vous alerter. Pour connaître approximativement la fréquence cardiaque à ne pas dépasser, on conseille souvent la formule simple : 220 – votre âge.
Exemple pour un homme de 40 ans : 220–40 = 180 pulsations/minute.

Du sport, mais adapté à ses capacités

Avez-vous déjà entendu parler de l’Activité Physique Adaptée (APA) ? L’APA a pour objectif de prévenir l’apparition ou l’aggravation de maladies, d’augmenter l’autonomie et la qualité de vie des patients, voire de les réinsérer dans des activités sociales.
Dans la pratique, il s’agit de programmes personnalisés d’activités du quotidien, de loisir ou de sport adaptés aux capacités des populations fragiles souffrant de maladies chroniques, de troubles liés au vieillissement, de troubles fonctionnels et métaboliques, de troubles sensoriels et moteurs ou de déficiences intellectuelles. L’APA est dispensée par des EAPA, Enseignants en éducation Physique adaptée.
Ces spécialistes de l’activité physique, de la santé et du handicap, à l’issue d’un cursus universitaire avancé, ont les compétences nécessaires pour concevoir et encadrer des programmes en fonction de la pathologie, des capacités physiques et du risque médical du patient.
L’APA n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie. Cependant, quelques complémentaires santé proposent une prise en charge financière, sous certaines conditions.
Pour trouver un centre, contactez l’ARS (Agence Régionale de Santé) ou consultez le site : www.lasanteparlesport.fr

APA sur ordonnance
Depuis le 1er mars 2017, les médecins sont habilités à prescrire une APA aux patients souffrant d’une Affection Longue Durée (ALD). Une ALD est une maladie dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessite un traitement prolongé et particulièrement coûteux. Cette mesure vise à encourager les patients à adopter un mode de vie physiquement actif afin de réduire les facteurs de risque et les limitations fonctionnelles liés à leur ALD.
Après un bilan fonctionnel préalable, l’activité Physique adaptée est dispensée, selon l’état du patient, par des professionnels de santé (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens), des enseignants en éducation physique adaptée ou des éducateurs sportifs.
L’APA sur ordonnance concerne potentiellement 10 millions de patients reconnus porteurs d’une ALD : diabète, hypertension artérielle, AVC invalidant, insuffisance cardiaque grave, bronchopneumopathie obstructive (BPCO), etc.

Témoignage
Catherine M.

« J’ai suivi le programme Activ‘ après mon cancer du sein. Pendant 3 mois, après un bilan nutritionnel et physique, j’ai eu accès gratuitement à une activité physique par semaine, ainsi qu’à 4 ateliers diététiques.
Les traitements ayant déclenché une neuropathie de mes membres inférieurs, ma mobilité était grandement affectée. Pourtant, dès le début du programme, et au fil des séances, j’ai pu constater une amélioration flagrante. Le bienfait n’était pas que physique. Nous étions 12 femmes dans le groupe et nous pouvions échanger, enfin rompre notre isolement. Le fait d’avoir un rendez- vous hebdomadaire, un objectif, me permettait d’avoir le sentiment de reprendre ma vie en mains. La lumière au bout du tunnel !
A la fin du programme, je n’ai pas pu trouver de centre spécialisé en APA près de chez moi pour poursuivre. Alors je me suis lancée dans un grand projet : j’ai créé un centre d’APA – la Force d’Epione – qui signifie “apaise la douleur“. Une manière pour moi d’aider d’autres personnes à revivre après la maladie. »

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