Prévenir les cancers au féminin

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Prenez votre dépistage en main !

De loin le plus fréquent chez la femme, le cancer du sein est aussi le plus meurtrier. Pourtant, dépisté à temps, il peut être guéri. C’est ce que rappelle Octobre rose, un événement de lutte contre ce cancer, organisé partout en France. Comme lui, les cancers du col de l’utérus et de l’ovaire touchent également chaque année des milliers de femmes mais ils sont évitables. Cap sur la prévention, la sensibilisation et le dépistage !

Cancer du sein : ne passez pas à côté du dépistage !

Le cancer du sein, n’ayez pas peur d’en parler autour de vous et de vous faire dépister. Une femme sur huit risque d’en développer un dans sa vie. Véritable avancée, le dépistage précoce permet de sauver des milliers de vie. Toutes concernées, toutes dépistées !

Vous connaissez l’adage, mieux vaut prévenir que guérir ! Le cancer du sein, maladie multifactorielle, n’échappe pas à cette règle. Pour favoriser une détection précoce de la maladie, vous pouvez agir au quotidien. Rappel des bonnes habitudes à prendre :

  • Consultez régulièrement un médecin ou un gynécologue : Une palpation des seins devrait être faite très régulièrement (au moins une fois par an) à l’occasion d’un rendez-vous chez votre médecin traitant ou lors d’une consultation gynécologique, chez un médecin ou une sage-femme. Cet examen rapide (il ne prend que quelques minutes) et indolore est indispensable pour repérer une éventuelle anomalie.
  • Effectuez une mammographie de dépistage tous les deux ans à partir de 50 ans : Si vous avez entre 50 et 74 ans, un examen radiologique des seins est recommandé tous les deux ans et pris en charge par l’Assurance maladie… même si vous ne ressentez aucun symptôme ou gêne ! Seule la mammographie est capable de déceler des micro-calcifications au niveau du sein, des signes révélateurs d’un début de cancer. Elle complète la palpation des seins, sans pour autant la remplacer. N’oubliez pas de conserver vos clichés et de les rapporter au radiologue à chaque nouvelle mammographie.
  • Consultez sans tarder en cas de changement au niveau des seins : Vous avez constaté l’apparition d’une boule ou d’une grosseur dans votre sein ou juste sous l’aisselle ? Votre peau semble se rétracter ? Elle est rouge, présente comme un œdème ou un aspect de peau d’orange ? Le mamelon se rétracte ou a changé de coloration ? Vous avez des écoulements sans allaiter ? Tous ces signes ne doivent pas être pris à la légère. Même s’ils ne sont pas forcément évocateurs d’un cancer du sein, ils méritent néanmoins une consultation chez votre médecin généraliste ou gynécologue.
  • Soyez vigilante si vous êtes à risque : S’il y a déjà eu des cas de cancers du sein, de l’ovaire et/ou de l’utérus dans votre famille, mieux vaut prendre l’habitude de consulter régulièrement votre médecin généraliste ou gynécologue. Ce praticien prendra en compte dans votre dossier médical votre niveau de risque personnel lié à votre histoire familiale et/ou vos prédispositions génétiques. Il vous conseillera si besoin d’effectuer une mammographie ou d’autres examens de contrôle réguliers.

Cinq facteurs de risques à surveiller

Si l’âge ou le poids de l’hérédité sont des facteurs de risque sur lesquels il est impossible d’agir, d’autres dits « modifiables » entrent en ligne et participent à la prévention des cancers féminins. Décryptage.

  1. Tabagisme
    Fumer multiplie par 2 à 5 le risque d’avoir un cancer du col de l’utérus. De nombreuses études ont également montré que le tabagisme, classé comme cancérogène, augmentait le risque de développer un cancer du sein de 10 à 40 % avant une première grossesse. Même le tabagisme passif est en cause. Il pourrait augmenter le risque de cancer du sein à la ménopause. Mais il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. En particulier si vous prenez la pilule, car le risque de formation de caillots sanguins est également majeur.
  2. Obésité et surpoids
    Il est aujourd’hui clairement établi que le surpoids (indice de masse corporelle supérieur à 25) et l’obésité (IMC supérieur à 30) peuvent être liés au développement de plusieurs cancers, dont celui du sein chez la femme après la ménopause. En cause, la présence d’une circonférence abdominale trop importante, due à la présence de graisse, qui augmente ce risque. Un poids sain combiné à un régime alimentaire équilibré et à la pratique d’une activité physique régulière permet de faire baisser de 30 % ce risque.
  3. Traitements hormonaux
    Les contraceptifs oraux contenant œstrogènes et progestérone font légèrement augmenter le risque de cancer du sein, notamment chez les femmes qui l’utilisent depuis plus de dix ans, souligne la Haute autorité de santé. Le cancer de l’endomètre (qui tapisse la paroi de l’utérus) est également un cancer dit « hormono-dépendant », lié à l’activité des œstrogènes. Plusieurs études ont enfin montré que l’utilisation prolongée du traitement hormonal substitutif (THS), prescrit à la ménopause, pourrait élever le risque de cancer du sein. Mais à l’arrêt de ce traitement ou de la contraception, le risque diminue.
  4. Sédentarité
    L’inactivité physique ou sédentarité est associée au diabète, à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires, mais aussi aux cancers, notamment de l’endomètre. Mais attention, il ne suffit pas de faire du sport une ou deux fois par semaine si vous restez assis 8 à 9 heures chaque jour ! L’activité physique au jour le jour est donc essentielle. Le bon réflexe ? Se lever et marcher toutes les deux heures à la maison, au bureau ou dans les transports en commun.
  5. Grossesse tardive ou absence de grossesse
    Plus la première grossesse est tardive et plus le risque de développer un cancer du sein s’accroît, avec une augmentation estimée à 3 % par année supplémentaire. Ne pas avoir d’enfant expose à un risque de cancer de l’endomètre accru. En cause, l’exposition plus forte des cellules mammaires des femmes nullipares à des quantités plus fortes d’œstrogènes, que la grossesse fait cesser.

Comment prévenir le cancer du col de l’utérus ?

Sa cause principale ? Le papillomavirus humain ou HPV, un virus transmis par voie sexuelle. Mais bonne nouvelle, les frottis de dépistage ont réduit la mortalité de 70 %. Et il existe un vaccin, aujourd’hui recommandé à toutes les jeunes filles.

  • Pas d’impasse sur le frottis de dépistage : Recommandé aux femmes à partir de 20 ans et tous les trois ans en moyenne, cet examen de dépistage est pratiqué par le médecin généraliste ou le gynécologue. Il permet de repérer les cellules anormales au niveau du col de l’utérus, avant qu’elles ne deviennent anormales. Et plus une anomalie est détectée précocement, mieux elle se soigne. Pensez à programmer régulièrement cet examen de routine.
  • Pensez à la vaccination : Vous avez une fille âgée de 11 à 14 ans ? Il s’agit de l’âge recommandé pour procéder à la vaccination contre les HPV, qui permet de réduire les infections par les virus les plus fréquents, responsables de 70 à 90 % des cancers du col de l’utérus. En rattrapage, le vaccin peut être administré de 15 à 19 ans. Mais attention, le vaccin ne vous dispense pas de faire un frottis de dépistage régulièrement.
  • Consultez votre gynécologue : Un suivi régulier s’impose. Prenez rendez-vous sans tarder avec votre médecin ou gynécologue en cas de douleurs en bas du dos ou du bassin durant les relations sexuelles, de saignements ou pertes vaginales, de menstruations inhabituellement longues ou abondantes. La maladie se traite bien lorsqu’elle est détectée précocement.
  • Sortez couvert ! Le port du préservatif lors des rapports sexuels, même s’il n’offre qu’une protection partielle (ne couvrant pas toute la région génitale) réduit les risques de transmission du HPV responsable de certains cancers du col de l’utérus, ainsi que d’autres infections sexuellement transmissibles.

Fiche pratique : quels dépistages et examens à quel âge ?

Dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus est essentiel pour prévenir ces deux maladies graves. Quels suivi, rendez-vous et examens effectuer ? A partir de quel âge ? Suivez le guide !

  • Vous avez entre 18 et 25 ans : Avant l’âge de 25 ans, le cancer du sein et les cancers gynécologiques sont plutôt rares, sauf cas familiaux et/ou héréditaires. Si vous n’avez pas été vaccinée contre les HPV, il est encore temps de le faire, vous avez jusqu’à 19 ans. Aucun examen de dépistage n’est recommandé, sauf si vous avez des facteurs de risque particuliers. Mais prévoyez d’effectuer une première visite chez un gynécologue pour mettre en place un suivi régulier tout au long de votre vie de femme.
  • Entre 25 et 65 ans : Un examen clinique annuel des seins avec palpation est recommandé. Profitez de cette visite régulière pour faire effectuer un frottis de dépistage permettant de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses de l’utérus (même si vous n’avez pas eu de relations sexuelles depuis longtemps). Il est recommandé tous les trois ans après deux premiers dépistages normaux effectués à un an d’intervalle. Même après la ménopause, continuez à faire ce suivi indispensable. Selon votre histoire personnelle et vos facteurs de risque, votre médecin peut vous proposer un suivi individuel plus rapproché.
  • Entre 50 et 74 ans : En plus du suivi régulier chez votre gynécologue, il vous faudra penser à effectuer tous les deux ans une mammographie ainsi qu’un examen clinique, complété ou non d’une échographie, chez un radiologue agréé. Dans le cadre de ce dépistage organisé du cancer du sein, vous recevrez chez vous un courrier vous en informant, accompagné d’une liste de centres agréés parmi lesquels vous pourrez choisir un praticien. Dans l’intervalle de ces deux ans, n’hésitez pas à consulter en cas de symptômes ou suspicion d’anomalie du sein.